jeudi 23 juin 2022

EXTRAIT D'UN JOURNAL - ÉCRIRE


Jeux de pistes labyrinthiques 

Les pages sont des seuils qui nous accueillent

 

Écrire

S’éclipser de ce monde

 

Tant d’arbres sacrifiés 

Pour satisfaire ce besoin d’ouvrir des brèches vers l’inconnu

Comme s’il n’y avait pas d’autres issues

 

Marcher

Respirer l’odeur des forêts 

 

En d’autres bois 

On s’enracine

 

Les chaises qui nous accueillent laissent parfois, encore, échapper l’odeur de ces forêts que nous avons quittées pour nous ensevelir sous des montagnes d’encres et de papiers

 

Absence volontaire

Vers quel univers ?

 

On a beau se dire que tout cela est vain

Ne mène à rien 

Que nos cendres recouvriront ces pages à peine l’encre séchée

Que tout cela finira par un naufrage dans la noirceur d’une encre devenue bleue car nous n’avons rien réussi de mieux… Impossible de renoncer

 

À la lisière des mondes 

Une à une les pages

 

 

*****

 

jeudi 9 juin 2022

De la pantoufle de vair au plafond de verre, désir d’émancipation - De l’émancipation à l’obscurantisme, altération.

Chacun forge et fonde ses croyances avec une liberté absolue de conscience. Ce qui est légitime et naturel en démocratie. Mais le mot liberté ne doit pas être usurpé et altéré, comme tente de le faire des minorités qui veulent imposer arbitrairement leurs visions dogmatiques à l’ensemble de la cité. Une cité dont les lois communes préservent les fondations de cette démocratie et garantissent les libertés de tout un chacun, à commencer par la loi de 1905.

 

S’il est important et crucial de vivre ensemble dans le respect de nos différences et de nos croyances, aucune de ces différences et croyances ne doit être à l’ensemble imposée.

 

La France est le pays des droits de l’homme, de la démocratie, des libertés et de la laïcité. Mais lentement, tous ces acquis deviennent le terrain d’un jeu politique de communautés qui veulent transformer et annexer l’espace public laïque, en distillant leurs croyances au détriment de l’histoire démocratique collective. Une histoire qui s’est construite au fil de luttes pour que la République soit une et indivisible, en laissant à chacun sa liberté de croyance ou de non croyance.

 

La liberté… Beaucoup sont morts pour elle. Un héritage à préserver. 

 

Mais pourquoi rappeler ce qui semble une évidence ? 

 

Parce que cette démocratie, cette liberté et la laïcité sont de plus en plus fragilisées et mises en danger par des personnalités politiques ! Des hommes et des femmes, qui pour des raisons purement électoralistes, n’hésitent pas à se faire les alliés de groupes communautaristes, en jouant sur des amalgames sémantiques et la victimisation de ces groupes ; notamment des groupes religieux dont le seul objectif est politique et dont les intentions sont l’annihilation de de tout ce qui donne voix et vie aux valeurs démocratiques et universalistes. 

 

Si la banalisation de l’extrême droite est très inquiétante, les liaisons dangereuses des extrêmes à gauche sont tout aussi inquiétantes. Pour des raisons démagogiques et clientélistes, ces partis de gauche n’hésitent pas à s’allier à ces groupes communautaristes dans des prises de positions ubuesques.

 

Pour mémoire, rappelons une nouvelle fois la pensée visionnaire du philosophe italien Antonio Gramsci « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. »

 

Se souvenir de l’histoire empêche de tomber trop précipitamment dans les trous noirs de l’actualité. 

 

Certaines communautés, auxquelles s’allient l’extrême gauche et une grande partie des verts, ont bien compris qu’elles avaient là une tribune en or pour que s’infiltrent leurs idées. Des idées antinomiques à l’idée même d’égalité, de liberté et de démocratie.

 

Alors qu’il y a urgence pour le climat, le maire écologiste de Grenoble, n’a rien trouvé de mieux à faire que de mettre son énergie au service de certaines de ces communautés, en les brossant dans le sens du poil ; jusqu’à se faire leur défenseur dans des revendications qui renvoient la femme à l’âge de pierre ; faisant d’un morceau de tissu, devenu l’arme politique des obscurantistes, l’étendard de la liberté de la femme !! 

 

Si les calculs électoralistes mènent aux pires excès et aberrations démagogiques, cette décision et son argumentaire dépassent l’entendement. Et ce qui est le plus affligeant, c’est que certaines femmes de son groupe cautionnent et défendent cet « étendard liberté » au nom du féminisme !!

 

« Liberté, j’écris ton nom », clamait le poète en d’autres temps. Aujourd’hui, « Liberté, j’écris ton nom » sur le corps de toutes ces femmes qui luttent pour avoir les cheveux au vent dans les pays totalitaires ; à commencer par l’Afghanistan. 

 

« Liberté, j’écris ton nom » pour rappeler la souffrance et les combats de toutes ces femmes qui n’ont nul autre choix vestimentaire et combattent au péril de leur vie en rêvant de toi…Liberté.

 

Il est si facile de se mettre en scène sur des terres démocratiques où la parole est libre, en important des revendications archaïques et patriarcales et de tenter de stigmatiser ceux qui veulent défendre les acquis collectifs de leur démocratie. 

 

« Liberté, j’écris ton nom » car il est salvateur et crucial que cesse l’autocensure qui s’impose de plus en plus en nos cités ; face aux armes paralysantes de l’obscurantisme que sont la peur et la culpabilité, érigées par ceux qui s’autoproclament victimes de racisme, dès que l’on veut s’opposer à leurs dictats. 

 

Non… On ne peut pas accepter la censure et se taire sous le joug de machiavéliques procès d’intention et pernicieux amalgames, qui ne sont proférés que pour couper court à tout débat démocratique. 

 

Non… On ne peut pas renier nos acquis et nos libertés, par peur d’être étiqueté, tel un coupable, pour simplement avoir osé défendre ces libertés au nom de l’histoire collective. 

 

« Liberté, j’écris ton nom », encore et encore, pour qu’aucune chaîne qui se libère ne devienne celle de l’autre. « Liberté, j’écris ton nom » pour que les victimes d’hier n’utilisent pas les armes de leurs bourreaux. « Liberté, j’écris ton nom » pour que rien ne soit jamais fait en ton nom… altéré.

 

 

*****