Il
s’appelait Hashem Shaabani
Il
avait 32 ans
Il
était poèteIl vivait en Iran
Il a été pendu
En janvier de l’an 2014
Sur ordre du Président
Au nom de Dieu
Un poète est mort
Assassiné
Parce que la plume a parlé
Et le dogme n’a pas aimé
Il n’était pas le premier
Ne sera pas le dernier
Au siècle passé
Un homme a formulé
Comme une destinée
À prendre ou à laisser
Le XXIème siècle
Sera religieux
Ou pas
La bête humaine a tranché
Dans le vif du sujet
Et Dieu a repris
Du poil de la bête
À l’aube de ce siècle
On emprisonne
On torture
On tue
On censure
On juge
On condamne
On asservit
On bâillonne
On ânonne
On impose
La vie ou la mort
Au nom de Dieu
Non
Il n’y a pas qu’en Iran
En Europe
On ne fait plus semblant
Au nom de Dieu
Les droits des femmes se fissurent
Certains livres au bûcher
Et la foule scande
Dieu en tête de cortège
Dans les langes des archanges
Les dogmes endormis
Un siècle s’éveille
S’éteignent les hommes
Ô Dieu d’amour
L’amour pleure
Car il n’est ni censeur
Ni meurtrier
Dieu de lumière
Il paraît que l’homme
À ton image
Autrefois l’inquisition
Aujourd’hui la pendaison
Et la poésie
Eternelle hérésie
La plume et le verbe
Pour que rien ne s’oublie
À la source
S’effacent la parole
Et tout ce que les dogmes