vendredi 29 décembre 2017

Mégalomanie mon amour


Mégalomanie mon amour
Mauvais rêve
Où des hommes
Du piédestal de leur vacuité
S’arrogent des titres de visionnaires
Et entraînent le plus grand nombre
À devenir la cheville ouvrière
En virtuels costumes anoblis
Quelques miettes à l’appui
De leurs rêves endormis

Rêves de pouvoir
Que pas même les dieux de l’esprit
En leurs racines embryonnaires
N’oseraient murmurer
À l’oreille des prophètes

Mégalomanie mon amour
Qu’as-tu fait
De nos rêves liberté
Pour qui tant ont leur vie donnée 

Démocratie
Tu es la vie
Ne te laisse pas ainsi altérer

Mégalomanie mon amour
Egalité des peaux, des sexes et des droits
Et de tous ces désirs
D’être de devenir de croire ou ne pas croire
Dans la pluralité d’une tolérance partagée

La mémoire de l’histoire
Au-delà du simple devoir

Hospitalité
Solidarité
Les fondations de la survie de l’humanité

Quel humain
Refuserait cette main qui vers lui vient

Qui aurait pu croire
Que tous ceux à qui
Nous avons un mandat remis  
Allaient finir par faire fi de nous
De leurs serments démocratiques

Le sablier du temps
Emporte le vent
        
Mégalomanie mon amour
Sur le marchepied de l’éternité
Juste le trône
Et tous ces courtisans
Mimétisme affligeant

Oh sire
Il te faut occire
Si tu veux te maintenir
Et bien des choses réduire
Pour ton programme accomplir

La mort des idées
Ta victoire assurée
Toi qui n’en a aucune

Mer étale
Demeure le miroir

L’histoire et ses révolutions
Mauvaises résolutions
Maintenant qu’entre tes mains
Le pouvoir et la constitution

Mégalomanie mon amour
Nos valeurs démocratiques
Elles aussi
Du sang sur les mains

Et tous ces paradis où le fisc
Sous leurs masques exotiques
De nous rient

Le feu aux poudres
Tout cela aurait dû
Mais rien
Rien
Alors tu continues

Et pendant que les gestionnaires en calculs savants tergiversent sur la parité
Et la mutation orthographique démagogique à longueur d’articles
Les corps des femmes violentés abîmés frappés
Par des hommes à l’esprit corrodé

Certitude de leur légitimité
De leur impunité

Les épaules si petites
Il faut bien compenser

Mégalomanie mon amour

À force de
À force

Arrivera un jour
Arrivera un jour