mardi 20 janvier 2015

De l'Orient à l'Occident - Le pont des idées - Résurrection de la pensée

Avant que ces temps ne nous abîment
Avant d’assister asphyxiés
À l’anéantissement de la pensée

Une bouffée de souvenirs

Avicenne
Averroès
Al Ghazali
Et tous ceux

Avant que les clôtures
Ne nous emmurent

Avant que les dieux
Nous châtient
Nous mutilent
Nous violent
Nous assassinent
Nous pétrifient dans un monde carcéral
Et nous offrent leur paradis barbarie

Une bouteille à la mer
À tous les bâtisseurs d’idées
À tous les penseurs des deux rives
D’Orient et d’Occident

En ces temps
Où les graines de lumière se raréfient
Où le partage
Un naufrage
Où les idées
Prises en otages
Par des slogans
Portes blindées

En ces temps
Où les dogmes
S’allient aux seuls glaives
En souvenir de tous ceux
Qui avant eux

Où l’homme succombe
À sa propre ignorance

Il est grand temps
D’édifier ce pont de la pensée diversifiée
Eveillée
Libre
Partagée

Avant que le divin
N’asservisse nos vies

Pour une nouvelle
Nuit des temps

samedi 17 janvier 2015

Coule coule coule et coulera toujours le fleuve de l’encre liberté

Après la stupeur
Après les larmes
Après la nausée

L’esprit liberté
Renforcé

La rage de vivre
La rage de dire
Inaltérées

Poursuivre
Comme jamais
Dans les veines de l’homme libre

Lorsqu’un crayon
S’éteint trop tôt
Parce que des salauds

Il faut que les veilleuses
Deviennent
D’immenses flambeaux

Une multitude
Pour que la liberté

lundi 12 janvier 2015

Mais où est passé le mage Houellebecq ?

Après
Soumission

Démission

Après la plume dans la plaie
Après la plume dans le sang
La plume
Dans la merde

Le mage qui cherchait les hommages
A juste
Un feu attisé

Et puis les balles
Ont criblé

Et le pétard mouillé

Sans assumer
Tout ce que les couilles
Qui hantent ses pages blanches
Et toutes celles
Qui cherchent à écrire
Un désir de survie

S’est mis au vert

Mais eux
Ils sont tous morts
Pour avoir dessiné
Avec la force de l’encrier
Sans tergiverser

Courage

Il est des mages
Qui dans l’ennui
De mauvais présages

La fuite
Sans image

Il est des couilles
Que les femmes ne doivent pas toucher

Et pourtant
En ces temps où la liberté

Il ne faut plus rien lâcher

Dommage

Le roi mage
Et la poésie
Une belle paire

Mais la poésie
Ne fait plus recette

Alors
Soumission

Quel couillon  

dimanche 11 janvier 2015

Il faut continuer de dire


Oh Marine
Vous
Qui jusque dans nos terroirs
Raclez les fonds de tiroirs
 
À faire votre beurre
Sur les peurs
La xénophobie
Et amalgames de toutes sortes
 
Comment osez-vous
Revendiquer
De défiler
 
À la mémoire de ceux
Qui de vous
Avaient la gerbe haute
 
Arrêt sur image
En hommage
 
 
  

mercredi 7 janvier 2015

Je suis CHARLIE

Quels mots pourraient
En ce jour

Quels mots pourraient
Face à l’atrocité
À la liberté endeuillée
À l’émotion

Quels mots pourraient
Face à la barbarie
À l’obscurantisme
À la vacuité d’un embryon avorté d’un désir de penser

Quels mots pourraient dire

Hormis
Je suis CHARLIE

Nous
La démocratie
La laïcité
L’intrinsèque liberté de l’être

Nous sommes
Des milliers de CHARLIE
Au pays des droits de l’homme

Malgré les blessures
La terrifiante réalité
De la monstruosité

Jamais
La liberté d’expression
Ne sera vaincue

Il y aura toujours
Une plume
Pour prendre le relais
De ceux que l’on a voulu réduire au silence

Les plumes vont continuer
Et Charlie
Et les douze bougies
Continueront d’éclairer ce monde

Que quelques-uns
Juste des assassins
Cherchent vainement
À éteindre

Mais rien
Jamais rien
Depuis la nuit des temps
N’a étouffé la liberté de penser

Et Charlie continuera
Bien au-delà

lundi 5 janvier 2015

À la mémoire d'Hashem Shaabani

De rerum natura
Lucrèce
Traverse

Et nous laisse
Epicure
Avant que la trace
Ne s’efface

Il était une fois
Hier

À peine quelques millénaires

Aujourd’hui se souvient
Qu’il n’y a pas de lien

Et pourtant

La traversée du temps
Où le hasard

Histoire humaine
Et ses quelques grains

Comme si l’océan des sables
S'évaporait
D'une immense poche percée

L’antiquité
À peine hier

Mais aujourd’hui

Qui se souvient
Qu’il y a tout juste une année
Un poète
N’eut pas le temps de ses vers

Vers solitaires
Dorment sous la terre
Pour que Dieu continue son chemin
Dans les mêmes mains

Celles qui gomment les destins

Droit de vie
Droit de mort

Parce que la poésie
Hérésie

Qui aujourd’hui se souvient
Du poète iranien
Hashem Shaabani
Dont la jeunesse fut amputée
La vie avortée
Les vers étouffés
Le corps pendu

Comme ses frères
Par un dictateur

Plume aux ailes brisées
Un retour vers l’antiquité
Où le 21ème siècle
En ses débuts
Efface toute idée de modernité
De liberté

Temps
Régression
Il est des dimensions
Où il faut

Tant qu’il y aura des dieux

L’homme fossilisé
L’homme sans voie