dimanche 31 janvier 2016

Quand l'argent a plus de valeur qu'une vie humaine...Le colibri contre Hassan Rohani !

26 janvier 2014, le jeune poète iranien, Hashem Shaabani, a été condamné à mort et pendu en Iran, sous le régime du Président Hassan Rohani. Le supposé « modéré »…ainsi à l’époque nommé !

26 janvier 2016, l’Europe déroule le tapis rouge, à ce même Hassan Rohani, faisant fi de ses propres valeurs, jusqu’à l’autocensure pour ne pas froisser ni choquer celui qui a les poches pleines, mais l’esprit étriqué.

Statues de pierre, corps de femmes de chair, enfermées sous la même tissure de pensées moyenâgeuses, avec lesquelles l’Europe et la terre des droits de l’homme négocient honteusement.   

Tapis rouge pour Rohani. Rouge comme le visage de l’ignominie. Rouge comme le sang versé par ce dernier contre tous les opposants, artistes, poètes et tous ceux qui osent le chemin de la créativité, de la liberté et refusent d’être enfermés dans le donjon de l’obscurantisme. Rouge comme ce sang figé un soir de janvier dans les veines du poète. Mais quel prix vaut aujourd’hui la poésie et la vie de tous ceux… ?

Tout cela pour que les industries de nos pays en crise et leurs actionnaires. Tout cela sous couvert de l’emploi, pour faire taire les contestataires et les précaires. Le bon dos de l’emploi, que nos dirigeants…incapables de développer par leurs propres moyens...les mains propres !

Vers quel monde nous entraînent ces pages sombres de notre histoire où l’obscurantisme et le totalitarisme reprennent des couleurs, alors que nos sociétés libres, démocratiques  et laïques les croyaient à jamais éradiquées.

Belle Europe, terre de liberté prometteuse, tes valeurs pionnières s’effritent et Schengen, ton espace liberté, aujourd’hui mutilé, menacé, en danger. Un à un les murs érigés. Visibles ou invisibles. Faire tomber celui du silence derrière lequel toutes les lâchetés du monde se dissimulent à faire croire qu’elles n’ont pas d’autres choix.

Résister, pour que les générations à venir ne puissent pas accuser celles de ces temps obscurs de complicité passive et peut-être un jour de crime contre l’humanité.

Que la liberté, l’égalité, la laïcité s’assument dans leur légitimité universelle, comme une voie fondamentale, qui doit sans peur retrouver de la voix contre tous ceux qui jouent au poker menteur dans les zones grises où le compromis y cultive ses plus belles lettres de fausse noblesse.

Aucun homme, ni aucune femme de conviction, quant à leurs valeurs, ne jouent contre leur propre camp, mais quand ce camp devient méconnaissable, la liberté de dire doit primer et le colibri ne pas se sentir isolé.  

mardi 19 janvier 2016

Michel Tournier où les limbes d’un fil éternel

Avoir écrit toute une vie et s’éteindre, parce que le temps...et les chairs périssables.

Malgré la noblesse de l’esprit, l’intemporalité des écrits et cette âme qui immuablement transcende…la nouvelle est tombée, comme un couperet. Parce que la vie est ainsi...

À 91 ans, l’écrivain nous a quittés.

Plume à la main. Plume au vent. Peu importe les tourments et les temps. Seul celui où la partition du vivant collait magnifiquement au corps de ses lettres éternelles.

Ce soir-là est arrivé, en ce début d’année…parce que la vieillesse finit toujours par emporter sans se soucier de l’instant et du peu de temps qu’une vie laisse. À 91 ans n’est-on pas encore un enfant, comme l’ont murmuré les plus grands ?

Cette vieillesse, qui encore une jeunesse dans l’esprit de celui, n’est-ce pas elle qui révèle le moment venu ? Ce moment où l’on sent l’étau du temps sur nos pas lentement... Ce moment où l’on commence seulement à entrevoir la silhouette de cette création qui depuis l’enfance. Ce moment qui évince nos illusions trompeuses, à nous retrouver, telle une graine de vie, prête à être replantée sur un sol nouveau pour que germe tel que, tout ce qui notre vie a tenté de nous dire, là où ailleurs nous cherchions.

Espérances de nos pas, de nos actes, de nos mots, de tous ces voyages intérieurs dont la plume la lueur.

Une à une les pages. Empreinte définitive de ce qui fut une vie où nos plus belles ébauches sur lesquelles nos fondations.

Chaque œuvre finira par toucher les cœurs et chacune sera la somme de toutes ces quêtes où le créateur. Ces quêtes vers lesquels certains mystères finissent parfois par succomber face à tant de persévérance.

Je suis. J’ai été. J’ai vécu. Existé. Ecrit, tant écrit…Et puis un jour de janvier, certains naissent, d’autres s’éteignent sur cette terre qui reprend ce souffle qu’elle a eu, dans un temps proche ou lointain, la nécessité salvatrice, mystérieuse de créer.

Ce soir, il n’est nul besoin d’avoir connu ou lu Michel Tournier pour sentir la puissance de ce fil qui relie tous ceux qui comme lui jamais ne renonceront. Lui, qui savait que seule l’enfance. Lui, qui a su traverser les mondes pour que l’imaginaire marche toujours sur ce pont où les mots construisent des tracés éternels pour que notre innocence ne s’égare jamais complètement.

Chaque fil relie. Et ce soir, il en est un tout particulier qui nous dit : tenez, prenez, c’est à vous maintenant.

Ecrire est une voie qui rend visible ce fil sur lequel l'âme.