26 janvier 2014, le jeune poète iranien, Hashem
Shaabani, a été condamné à mort et pendu en Iran, sous le régime du Président
Hassan Rohani. Le supposé « modéré »…ainsi à l’époque nommé !
26 janvier 2016, l’Europe déroule le tapis rouge, à ce
même Hassan Rohani, faisant fi de ses propres valeurs, jusqu’à l’autocensure
pour ne pas froisser ni choquer celui qui a les poches pleines, mais l’esprit
étriqué.
Statues de pierre, corps de femmes de chair, enfermées
sous la même tissure de pensées moyenâgeuses, avec lesquelles l’Europe et la terre
des droits de l’homme négocient honteusement.
Tapis rouge pour Rohani. Rouge comme le visage de l’ignominie.
Rouge comme le sang versé par ce dernier contre tous les opposants, artistes,
poètes et tous ceux qui osent le chemin de la créativité, de la liberté et
refusent d’être enfermés dans le donjon de l’obscurantisme. Rouge comme ce sang
figé un soir de janvier dans les veines du poète. Mais quel prix vaut aujourd’hui
la poésie et la vie de tous ceux… ?
Tout cela pour que les industries de nos pays en crise
et leurs actionnaires. Tout cela sous couvert de l’emploi, pour faire taire les
contestataires et les précaires. Le bon dos de l’emploi, que nos dirigeants…incapables
de développer par leurs propres moyens...les mains propres !
Vers quel monde nous entraînent ces pages sombres de
notre histoire où l’obscurantisme et le totalitarisme reprennent des couleurs,
alors que nos sociétés libres, démocratiques et laïques les croyaient à jamais éradiquées.
Belle Europe, terre de liberté prometteuse, tes
valeurs pionnières s’effritent et Schengen, ton espace liberté, aujourd’hui
mutilé, menacé, en danger. Un à un les murs érigés. Visibles ou invisibles. Faire
tomber celui du silence derrière lequel toutes les lâchetés du monde se
dissimulent à faire croire qu’elles n’ont pas d’autres choix.
Résister, pour que les générations à venir ne puissent
pas accuser celles de ces temps obscurs de complicité passive et peut-être un
jour de crime contre l’humanité.
Que la liberté, l’égalité, la laïcité s’assument dans
leur légitimité universelle, comme une voie fondamentale, qui doit sans peur
retrouver de la voix contre tous ceux qui jouent au poker menteur dans les
zones grises où le compromis y cultive ses plus belles lettres de fausse
noblesse.
Aucun homme, ni aucune femme de conviction, quant à
leurs valeurs, ne jouent contre leur propre camp, mais quand ce camp devient
méconnaissable, la liberté de dire doit primer et le colibri ne pas se sentir
isolé.