samedi 29 avril 2017

L'heure est grave

Alors que l’heure est grave, comment peut-on ne pas mesurer les priorités historiques lorsque le néo-fascisme est aux portes du pouvoir et pourrait demain gouverner la France ?

Il est déconcertant de constater que l’histoire et tout le travail de mémoire qui fut fait au cours de 7 décennies est presque réduit à néant au pays des droits de l’homme. N’en porterait-il désormais que le nom ?

Comment peut-on ?

La gauche n’a pas su s’unir. Chacun y trouvera son coupable. Mais au vu des résultats, elle aurait indéniablement été au second tour si elle avait su dépasser tout ce que les dogmes, les egos et tout ce qui a empêché.

L’union fait la force. L’ont-ils oublié ? L’extrême droite, elle, ne l’a pas oublié et cela a malheureusement payé !

Emmanuel Macron ne sera jamais le candidat de la gauche et il sera combattu par elle. Mais en attendant, le risque est grand ! Voire irréversible. Lorsque la réalité est là, on ne peut appuyer sur la touche « retour en arrière » comme dans le virtuel !

La gauche a un boulevard aux législatives pour combattre le programme d’Emmanuel Macron. Mais si l’on se réveille le 7 mai au soir dans une France dirigée par les néo-fascistes et le GUD en arrière-cour, je pense à tous ceux qui vont souffrir dans leur quotidien. Nous sommes tous concernés.

Et toutes les nuances partisanes, dialectiques ou autres, ne seront plus qu’un rideau déchiré sur lequel la nouvelle dictature s’essuiera les mains. Elle sera au pouvoir. Elle aura le doigt pour appuyer sur le bouton nucléaire, pour fermer nos frontières, pour nous faire revenir en arrière. Elle aura la voix pour envoyer les forces de l’ordre où bon lui semblera.

Et tous les opposants, la liberté de la presse et tous ceux qui n’auront pas le visage de ce pouvoir discriminatoire comprendront dans le réel et non plus dans le virtuel le véritable et terrible sens du mot « dictature » !

Sous le masque de l’ange blond, l’ange noir cire ses bottes !


L’heure est grave. Les priorités face à l’histoire sont d’une indéniable évidence. 

vendredi 14 avril 2017

GAO BO - L'essence des mondes

9 avril 2017
Dernier jour
Maison Européenne de la Photographie
Gao Bo
Le 10 il ne sera plus là

Le temps ne laisse aucune alternative 
Faire le pas ou laisser passer, alors que l’on sait

Nul autre chemin.
Y aller.

Le sang. Les hommes. Souffrance. Injustice. L’âme s’interroge. Traverse. Muette.

Du bois mort et des os.
Surface noire. Le blanc cherche la lumière.
Une
Des
Couches qui étouffent.

L’arbre a 300 ans
Demeure le tronc

Est-ce la vie ?

Nos os
Nos cerveaux
Nous avons besoin de mots

Une corde où les lettres
L’échelle du sens
Celle du sang
Traces

Vanité du monde
Injustices
Le souffle

Création
Crémation
Illusion

Assemblage. Solitude ? Imaginaire…

L’aube se réveille avec la nuit dans le corps
Et nous traversons somnambules
Toujours vivants

Quelque part. Là. Ailleurs.

Ici. Maintenant.
Je. Nous.
Toiles parchemin

D’une matière l’autre
L’être s’égare
Créateurs. Penseurs.
Certitude d’avoir trouvé.

Le néant ?
Le rien ?
Le grand tout qui absorbe ?

Être là fait du bien
Être s’interroge
L’essentiel

Matière mutante cherche sa propre trace dans les pièces métalliques.
Immense puzzle où la création.
Errance.

Pinceaux. Sable. Bois. Peinture. Son. Ecran. Images. Mouvements. Noir et blanc. Rouge sang. Absence. Présence. Résistance. Infinité des multipliés dans l’inconscience des mondes.
À notre insu
Tout se superpose

Sommes-nous tout cela ?
C’est quoi cela ?

C’est toi. C’est moi. C’est tous ceux qui avant. Qui demain.

Fragments.
Je me retrouve innocemment dans ce sang, dans ce bois mort, dans ces cordes, ces bandages et ces tiges métalliques. Du sable fin pour remplacer les mots. Des mots pour dire tout ce que les corps en leur mutisme…

Corps mutilés
Corps torturés

Ici
Brisé. Le sablier

Je cherche la lumière. J’ai désiré la matière. Je suis. Nous sommes. Là.
Création. Le visible. L’invisible.
Mémoires anciennes. Anonymes. Beckett et tous ceux…

La gomme dort au fond de l’encrier. Une éponge noircie par tant de questions. Et l’esprit devient aérien car il ne comprend plus rien. Ce rien qui dit tout. Au-delà des mots. Sans les mots. Sans le bois. Sans rien.

Et toutes les souffrances des fleuves
Où l’injustice
Les tyrannies

Goutte à goutte. Les cris des peuples opprimés.
Goutte à goutte. Le sang d’une voix révoltée.

Dans les caisses de bois. Nos cendres.

L’art répond à l’art. Bandages.
La force onirique du lien
À se croire vivant

Nos vies
À construire des ponts.

Requiem n’est qu’un commencement
Premier cri silencieux
La note cristalline s’échappe de son écrin.

Naissance
Souffrance
Et l’homme qui vient de naître s’absente le temps d’une vie

Espaces
Interstices
Des pauses dans lesquelles le sommeil

Désirs de réel

Les ombres sur la toile
S’effacent tous les mystères