Lucrèce
Traverse
Et nous laisse
Epicure
Avant que la trace
Ne s’efface
Il était une fois
Hier
À peine quelques millénaires
Aujourd’hui se souvient
Qu’il n’y a pas de lien
Et pourtant
La traversée du temps
Où le hasard
Histoire humaine
Et ses quelques grains
Comme si l’océan des sables
S'évaporait
D'une immense poche percée
L’antiquité
À peine hier
Mais aujourd’hui
Qui se souvient
Qu’il y a tout juste une année
Un poète
N’eut pas le temps de ses vers
Vers solitaires
Dorment sous la terre
Pour que Dieu continue son chemin
Dans les mêmes mains
Celles qui gomment les destins
Droit de vie
Droit de mort
Parce que la poésie
Hérésie
Qui aujourd’hui se souvient
Du poète iranien
Hashem Shaabani
Dont la jeunesse fut amputée
La vie avortée
Les vers étouffés
Le corps pendu
Comme ses frères
Par un dictateur
Plume aux ailes brisées
Un retour vers l’antiquité
Où le 21ème siècle
En ses débuts
Efface toute idée de modernité
De liberté
Temps
Régression
Il est des dimensions
Où il faut
Tant qu’il y aura des dieux
L’homme fossilisé
L’homme sans voie
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