lundi 5 janvier 2015

À la mémoire d'Hashem Shaabani

De rerum natura
Lucrèce
Traverse

Et nous laisse
Epicure
Avant que la trace
Ne s’efface

Il était une fois
Hier

À peine quelques millénaires

Aujourd’hui se souvient
Qu’il n’y a pas de lien

Et pourtant

La traversée du temps
Où le hasard

Histoire humaine
Et ses quelques grains

Comme si l’océan des sables
S'évaporait
D'une immense poche percée

L’antiquité
À peine hier

Mais aujourd’hui

Qui se souvient
Qu’il y a tout juste une année
Un poète
N’eut pas le temps de ses vers

Vers solitaires
Dorment sous la terre
Pour que Dieu continue son chemin
Dans les mêmes mains

Celles qui gomment les destins

Droit de vie
Droit de mort

Parce que la poésie
Hérésie

Qui aujourd’hui se souvient
Du poète iranien
Hashem Shaabani
Dont la jeunesse fut amputée
La vie avortée
Les vers étouffés
Le corps pendu

Comme ses frères
Par un dictateur

Plume aux ailes brisées
Un retour vers l’antiquité
Où le 21ème siècle
En ses débuts
Efface toute idée de modernité
De liberté

Temps
Régression
Il est des dimensions
Où il faut

Tant qu’il y aura des dieux

L’homme fossilisé
L’homme sans voie

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