samedi 25 octobre 2025

GERHARD RICHTER À LA FONDATION LOUIS VUITTON... UN VOYAGE TRANSCENDANTAL

Cette rétrospective offre un panorama vertigineux de l’œuvre de Gerhard Richter sur plusieurs décennies, du figuratif à l’abstraction, en passant par le flou, une fascinante « zone grise ». 

 

Cette vue d’ensemble, permet de mieux appréhender cet « art de la métamorphose » où l’artiste, d’une toile à l’autre, devient volontairement « méconnaissable ». Et tel un caméléon, qui aurait le don d’ubiquité à se glisser dans toutes les matières, à les faire sienne, Gerhard Richter ne s’enferme dans aucun cadre, dans aucune « case ».

 

Si l’imaginaire de l’artiste nous incite à voir autrement, il le fait sans renoncer au réel, omniprésent. Et lorsqu’il donne l’impression de le faire disparaître, ce n’est qu’une illusion. Le réel est ancré dans la toile, comme une « matrice originelle », fécondant des mondes nouveaux, une mémoire vivante, à relier les temps et les époques. 

 

Cette réalité « dissimulée » rappelle le bain révélateur d’une photo dont le contenu apparaît peu à peu. Mais chez Richter, ce n’est pas la photo qui est révélée, c’est elle qui révèle un nouveau champ visuel.


Bien souvent, son travail part d’un cliché photographique. La peinture recouvre. La peinture dévoile.

 

Ce parcours chronologique, d’une étonnante « intemporalité », nous conduit au-delà du visible et permet d’entrevoir la multiplicité des mondes sans faire disparaître les anciens. 

 

Et l’on finit par franchir le seuil de cette ultime salle10, qui clôt le cycle d’une vie picturale. On y découvre quatre œuvres immenses… « Birkenau ». 

 

Un voile sur les mondes

Les fissures de l’absence

 

Des ombres par millions

Rien ne peut effacer

 

Richter peint

Richter s’éteint

Richter renaît 

 

Des cendres de l’enfance

La vacuité du grand silence

 

La noirceur d’une terre, autrefois nourricière

Des stigmates à jamais mortifères

 

Semences de l’oubli

 

Pas même le feu de la géhenne

Effacera

 

La mémoire repoussera

La conscience s’élèvera


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Fragments - série "Birkenau" (réalisée en 2014)


 




dimanche 7 septembre 2025

TANT QU'IL Y AURA DES LIVRES...

60 000 livres de la bibliothèque de l’Université d’État de Sumy en Ukraine, détruits suite à un bombardement russe.

 

https://actualitte.com/article/125762/international/un-patrimoine-de-60-000-livres-detruits-apres-un-bombardement-en-ukraine

 

Cendres de mort

Autrefois des pages

Cendres de mots

Poussière de l’imaginaire

 

Des corps de papier charbon noir

Des corps carbonisés

 

Demeure l’apparence des mondes

L’empreinte originelle d’une coque sarcophage

 

Autrefois, les livres

Aujourd’hui, mémoire de bronze

 

Matière mortifère

 

Corps carbonisés, serrés les uns contre les autres

Souffle de l’éternité 

Une mémoire amputée

 

Matière friable

Corps intouchables

Pages ensevelies

Mots engloutis

 

Demeure la beauté taciturne des pages

 

Noli me tangere

 

Mais rien ne s’efface vraiment 

 

La trace noire de l’histoire

L’empreinte d’une mémoire

 

Folie meurtrière

Des livres victimaires

Autrefois, l’imaginaire

Aujourd’hui, la guerre

 

Champ de cendres

Chant des vivants

 

S’éveillera la mémoire 

Au-delà des temps

 

 

lundi 2 juin 2025

RESURRECTION, un film de BI GAN... Indéniablement... ma palme cannoise 2025

Le film de Bi Gan est une merveille cinématographique et poétique. Une traversée mémorielle et fragmentaire du XXème siècle où l’histoire de la Chine s’allie à celle du cinéma.

 

Cette traversée nous projette dans un monde où vivent des êtres immortels qui ont cessé de rêver. Mais certains se dissimulent pour continuer de pouvoir rêver. Ces « rebelles » sont appelés les révoleurs. Mais peut-être sommes-nous déjà à l’intérieur d’un rêve ?

 

Une femme se met en quête de l’un d’eux. Après une poursuite onirique époustouflante, qui évoque merveilleusement le cinéma expressionniste allemand, elle le trouve et lui offre une façon nouvelle de rêver. Elle lui fait découvrir le cinéma.

 

Au commencement était… le cinéma muet.

 

Elle rembobine une pellicule et lorsque celle-ci s’enflamme, le rêve s’éveille et le révoleur se réveille dans… la « vie réelle ». 

 

Chaque rêve sera forgé dans les chutes d’un film. Ce qui fut un jour jeté et non utilisé, comme un moment de vie non vécu, devient une chance de vie nouvelle. 

 

Et c’est avec cette matière illusoire que le rêve façonne la vie « réelle ». Cette mise au monde, qui reprend son cours en un point donné, nous sera contée dans ce qui deviendra un fragment du film et un épisode de vie rêvée du révoleur

 

Si la vie est un rêve, cet acte de rêver a pour effet de faire de nouveau s’écouler le temps qui s’était arrêté. À chaque épisode raconté, le temps s’écoule. Mais celui qui se réveille n’en a plus le souvenir. Il se réveille, alors qu’il est en plein rêve et affronte une nouvelle scène de vie « réelle ». Un peu comme si on ouvrait un livre au milieu d’une histoire. Ces fragments de « rêves de vies » font découvrir au révoleur la souffrance, la torture, le chaos, mais aussi l’amour.

 

Cette mise en abyme du réel et de l’illusion dans un jeu de miroirs déformants, fait de la vie vécue un simple rêve. Une vision inversée du réel qui semble renvoyer à ce Verbe énigmatique de Salomon « Les hommes dorment et lorsqu’ils meurent ils se réveillent. » Sans parler de cette vision ésotérique du monde que renvoient le Kybalion et l’univers hermétique d’Hermès Trismégiste… « Le Tout est esprit. L’univers est mental. » Laissant entendre que nous vivons et agissons à l’intérieur d’un esprit qui rêve dont nous serions la résultante ! D’un imaginaire, l’autre… en écho à ce magnifique voyage onirique que nous offre Bi Gan en utilisant le cinéma comme « véhicule ». 

 

De scène en scène, l’éveil de chaque protagoniste nous propulse dans un monde où les cinq sens seront mis en avant dans chacun des différents épisodes de vies racontées. L’un d’eux est une traversée en trompe-l’œil du cinéma wellesien. Une splendide scène aux miroirs dans laquelle le protagoniste, un pistolet à la main, tire sur celui qu’il veut abattre sans jamais atteindre son corps réel. Au cours de cette scène, une voix intérieure lui rappelle qu’il doit perdre l’ouïe pour traverser le miroir. 

 

Traverser est-ce mourir, continuer de rêver ou renaître à la vie réelle ? Une réalité dont on ne sait plus où elle se situe. 

 

Dans la séquence où l’odorat prédomine, un enfant que le révoleur croise sur son chemin et entraîne avec lui dans un jeu de tricherie, évoque une énigme que son père a écrit sur un billet de 5 yuans. « Qu’est-ce qui s’échappe et ne revient jamais ? » La réponse, lorsqu’elle est connue, renvoie à la banalité du réel et des simples chairs et non à la poésie énigmatique qu’elle évoquait. Ici, en plein rêve, on est au cœur de la réalité humaine.

 

Dans cet épisode, le besoin de rêver, comme celui de tricher, devient salvateur. S’éteindre vers un nouveau rêve. S’éteindre vers une nouvelle vie où le temps est décompté à chaque renaissance, à chaque épisode. Un temps où la pellicule brûle un peu plus à chaque souffle.

 

Si l’amour est une possible échappatoire, il faut cependant l’attraper et faire appel au sens du toucher pour y croire. Un impressionnant plan séquence, nimbé de rouge, nous conduit dans les dédales d’une ville portuaire où cette quête d’amour est imbibée de sang. 

 

Peu importe que cet amour ne soit pas vécu dans un contexte idéal, ni ne soit rassurant ; l’important est qu’il soit trouvé, reconnu et s’accomplisse, quel que soit sa durée et sa nature. Il est là, éphémère, mais tangible. 

 

Cette scène se déroule la soirée du réveillon de l’an 1999. Elle ferme un siècle et s’ouvre sur un nouveau millénaire. Le jour se lève sur une mer étale, un soleil lointain à l’horizon. Mais le temps de rêve du révoleur est écoulé.

 

Et lorsque cesse le rêve, des ombres lumineuses apparaissent comme des réminiscences qui refuseraient de s’éteindre. Elles cherchent un ultime refuge dans une salle de cinéma. Un espace où tout finit par devenir poussière dans l’obscurité d’un temps épuisé. 

 

Ces quelques impressions ne font que frôler ce voyage fantastique que nous offrent les 2h40 du film de Bi Gan. Une traversée vertigineuse, d’une beauté absolue et d’une grande poésie visuelle. 

 

« Toute personne qui tombe a des ailes » écrivait Ingeborg Bachmann. Dans le film de Bi Gan, toute personne qui rêve échappe à l’ennui de l’immortalité et découvre l’horreur du monde « réel » dans une traversée poétique où l’on perd la trace de l’idée même, que l’on se faisait de ce réel.

 

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jeudi 27 mars 2025

"JOURNAL DE CENDRES" Présenté sur le stand des ÉDITIONS UNICITÉ - SAMEDI 5 AVRIL À 14H - SALON INTERNATIONAL DE L'ÉDITION INDÉPENDANTE

Lorsque les mots manuscrits deviennent des pages publiées, c'est une très belle étape, mais lorsque ces mêmes mots circulent, leur meilleure place est entre les mains des lecteurs. Peu importe le nombre... Il suffit d'un seul pour nous rappeler que rien n'est fait en vain.
Je serai donc présente le SAMEDI 5 AVRIL À 14H au salon international de l'édition indépendante (Palais de la Femme) sur le stand des Editions unicité -François Mocaër- pour "Journal de cendres". Au plaisir de vous y rencontrer... Le hasard est une nouvelle page en devenir...




"JOURNAL DE CENDRES" - MORCEAU CHOISI PAR L'AUTEUR PIERRE KOBEL POUR SON SITE

La solidarité entre auteurs est un bien précieux qui rend visible ce fil de lumière intérieure qui relie les êtres. C'est tellement rare...

Grâce à Maggy de Coster, qui m'a présenté l'éditeur Editions unicité -François Mocaër- , l'un de mes recueils de poésie "Le jardin des césures" et "Journal de cendres" ont pu être publiés.

Au-delà de la publication, la circulation des mots ou des vers est ce qui rend vivant un travail...

Hier, les mots d'Amélie Nothomb...

Aujourd'hui, je dis un très grand merci à l'auteur Pierre Kobel d'avoir été un passeur de mots, "hors-champ" des ses propres pages.

https://pierresel.typepad.fr/la-pierre-et-le-sel/2025/02/un-jour-un-texte-michèle-gautard-je-ne-suis-pas.html


samedi 22 mars 2025

GOLEM - TEXTE ET MISE EN SCÈNE, AMOS GITAÏ (au théâtre de la Colline)


Lever de rideau. Les lumières de la salle restent allumées. Sur scène, une harpe, une voix, un chant, une femme vêtue de noir, une langue que l’on croyait éteinte.

   

La soliste quitte la scène. Baisser de rideau. Un écran glisse lentement. Un voile sépare les mondes. Le public est plongé dans l’obscurité. Des images en noir et blanc enduisent ce voile d’une indicible noirceur. Autrefois, les pogroms. 

 

Derrière cet écran, on entrevoit des silhouettes en mouvement. Elles sont sur scène. Superposition des temps, des espaces et des arts. Le théâtre. Le cinéma. Une chorégraphie des douleurs. Nous sommes sur un seuil. Si fragiles, les lisières. 

 

Lever de rideau. « L’écran-tulle » disparait, emportant avec lui les images mémorielles. Les silhouettes entrevues deviennent des êtres de chair. Pas encore des personnages ; mais des présences. Des hommes et des femmes. Des conteurs. 

 

Ils sont là pour nous raconter une histoire, celle du Golem. Cette créature d’argile issue des textes kabbalistiques, façonnée par l’imaginaire pour protéger les communautés juives, autrefois persécutées. Un fantôme protecteur. Un rempart d’argile.

 

Une pluie de vêtements s’abat soudainement sur toutes ces présences. Ces monticules de tissus vont devenir des costumes, un décor mouvant, que chacun va porter pour se protéger, se dissimuler ou devenir un autre. 

 

Subtile et discrète mise en scène des corps. Pendant que les uns fouillent dans cet amas de vêtements, se griment, se transforment et se préparent à devenir un personnage, les autres jouent une scène que le conteur a amorcée. 

 

L’histoire du Golem se raconte dans un mouvement perpétuel des êtres, des voix, des chants yiddishs, des langues vivantes ou mortes ; le tout ponctué d’une partition musicale. Sur scène, les musiciens jouent leur propre rôle.

 

Les pages du grand livre dans lesquelles le Golem s’est incarné se métamorphosent au fil du récit. Les conteurs finissent par devenir de vrais personnages et les scènes jouées semblent sorties des pages arrachées de ce livre. Sur l’une d’elle, le Golem apparaît, façonné sous nos yeux par les mains du rabbin. La terre fait corps avec l’esprit, la souffrance avec l’espérance. Croire pour survivre. 

 

Le Golem devient une « réalité imaginaire » dans le cauchemar du réel humain. Rempart protecteur, il ne dit rien. Naître et obéir. Premiers pas de l’être d’argile dans le monde des hommes. 

 

À mi-hauteur, un autre décor est suspendu. Un arbre, des façades de maisons, sous lesquels les corps vont s’enduire de cette même matière que celle qui a façonné le Golem. 

 

Dans cet enchevêtrement, des panneaux glissent sur la scène. Morceaux de murs peints ou fragments de toiles inachevées ? Les corps d’argile fusionnent avec ce nouveau décor qui soudainement s’enflamme. La scène est recouverte de flammes éparses, projetées sur ces panneaux et sur ces corps d’argile qui nous murmurent… Autrefois, les pogroms. 

 

Lorsque ce brasier s’éteint, le temps redevient autre. Les personnages se regroupent et se retrouvent assis sur le tas de vêtements qu’ils ont rassemblés. Le Golem est là, lui aussi. 

 

Et à tour de rôle, les personnages/conteurs/acteurs/êtres humains, viennent sur le devant de la scène. Chacun se présente avec son vrai nom et raconte brièvement un fragment de son histoire en évoquant parfois ses multiples origines. À cet instant, ils ne sont plus personnages ou conteurs, mais « eux-mêmes ». Un acteur, face à son public qui ne raconte plus l’histoire du Golem, mais sa propre histoire. 

 

Lorsque l’on quitte le théâtre, l’aventure humaine continue. On emporte avec nous toutes ces présences, réelles ou fictives, et cette terre argileuse où le Golem a laissé en nous un grand moment de théâtre. 

 

Le Golem est désormais en chacun. Une majorité ne parle pas Yiddish, mais cette langue devient soudainement la nôtre ; nous renvoyant aux mots d’Isaac Bashevis Singer « (…) j’aime les histoires de fantômes, et rien ne va mieux aux fantômes qu’une langue qui se meurt. Plus la langue est morte, plus le fantôme est vivant. »

 

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vendredi 21 février 2025

"THE BRUTALIST", UN FILM DE BRADY CORBET

Une entrée dans l'obscurité. Des pas illusoires vers la lumière. La création comme planche de salut. L'est-elle vraiment ? Des plans serrés. Une lumière qui laisse toute sa part à l'ombre. Un corps à corps avec le réel et des temporalités. Un montage où les temps se dissolvent dans l'instant et la matière, dans la souffrance constante des chairs et du souvenir.

 

Le protagoniste, interprété par le génial Adrien Brody, est revenu de l'enfer des camps dans une quête d'éternité créative, comme unique moyen de survie. Où est-ce que "tout cela" conduit ?

 

Quand un jeune cinéaste américain, en l'occurrence Brady Corbet, nous montre le revers de la médaille du "rêve américain" dans un temps d'après-guerre, revisité dans la matière brute d'une œuvre monumentale qui se construit sous nos yeux, nous avons l'impression que ce qui s'éteignait sur ce territoire reprend vie, là où on ne l'attendait pas. 

 

L'art, comme une trace mémorielle, qui ne sera pas perçue comme telle dans un monde où les rêves se fabriquent à partir des apparences et de "la planche à billet vert". 

 

Il y a tant d'autres choses à dire sur cette fresque vertigineuse. Le montage partition (image et son), les plans au couteau ou comme une valse infinie ; la façon de filmer au plus près, parfois à distance, comme un contrechamp qui donnerait l'illusion de quelques ouvertures... Oui, il y a tant à dire…

 

Ça commence dès le générique début à l'horizontal, qui bien sûr « n’ouvre pas » le film. Quant au générique final, il devient une spirale infernale qui laisse la place à la musique, comme un vieux disque qui tournerait à l'infini. Dans le vide ? Pour la mémoire ? 

 

Mais entre le début et la fin... Il y a 3h35 qui passent à une vitesse... Presque trop court. La seule longueur (et quel dommage) l'entracte de 15'. 

 

Une fresque à voir absolument. Pour l'amour de l'art. Pour la force salvatrice de la mémoire. Une mémoire qui nous rappelle que l'idée de « liberté » n'est pas là où on nous l’avait « dessinée ». On avait beau le savoir. Il est important de le rappeler en ces temps.

 

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« (…) dès que l’on commence à écrire, tout devient fiction. » (Brady Corbet - Extrait de son interview - Cahiers du Cinéma, février 2025)

 

À la lecture de cette phrase, j’entends soudainement d’autres mots. Ils surgissent en écho, comme une interrogation, l’extension d’un imaginaire… « Dès que l’on commence à être, tout devient-il fiction ? » Notre mise au monde serait-elle une fiction ? Un mauvais rêve ? ... Jusqu’à cet instant où la douleur… insoutenable. 

 

Insoutenable le réel. Avoir la force de l’imaginaire à incarner de nouveaux mondes. L’imagination ne fait-elle pas corps avec le réel ? Ne provient-elle pas de l’esprit ?  Cette part invisible de notre réalité ?

 

D’où viennent ces choses que nous inventons ? Mémoires oubliées ? Endormies ? Souvenirs éteints de temps millénaires ? 

 

S’éveillent des fragments de l’histoire de l’humanité en nos chairs vivantes. 

Nous ne les avons pourtant pas vécus, tous ces souvenirs ; et pourtant, ils sont là, en nous.

 

Insondable besoin d’un ailleurs. Transcender le réel, comme une nécessité. 

 

Mais pourquoi ce réel, qui nous accueille, n’est-il pas à la hauteur de nos espérances ? Que lui manque-t-il pour que nous fassions appel à notre imaginaire ? Et quelle est la nature de cette force qui nous pousse à la création pour tenter d’exister ? Survivre. Vivre.

 

Être mis au monde et s’évaporer. 

 

L’art pour tenter de vivre. L’art pour oublier le pire du réel. 

 

Demeure la page blanche qui accueille. Demeure la page blanche qui efface. 

 

Que s’est-il passé entre le premier cri et le dernier souffle ? 

 

Générique début. Générique fin. 

Il était une fois, la vie. Et sans en savoir plus, clap de fin.

 

 

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mercredi 19 février 2025

SOIRÉE LECTURES ET DEDICACES - "JOURNAL DE CENDRES" LE 27. 2. 2025 à19h30 À LA LIBRAIRIE - CAFÉ : L'OURS ET LA VIEILLE GRILLE (PARIS - 75005)

 

Je serai ravie de vous retrouver, lors de cette soirée, au cours de laquelle trois auteurs des Éditions Unicité - François Mocaër, présenteront leurs livres. 

Pour ma part, j'aurai le plaisir d'évoquer "Journal de cendres" dont quelques extraits seront lus par la romancière, poète et artiste peintre, Colette Klein.

Venez nombreux. Les auteurs ont besoin de votre belle présence.🌹